Artiste de Mémoire - Art, Shoah et génocide


Francine Mayran, peintre, psychiatre et expert au Conseil de l'Europe,  lutte par son art contre l'antisémitisme, le racisme et les discriminations.

    Elle transmet  par l'ARTla mémoire de la SHOAH, du génocide des TSIGANES, du génocide des ARMÉNIENS, du génocide des TUTSIS et du génocide actuel des YEZIDISElle a créé plus de 300 portraits (de victimes, de résistants et de Justes), des peintures de groupes (des déportations collectives, des déportés à la sortie des camps), des sculptures et des poèmes. 

     Elle construit un PARCOURS EUROPÉEN D'EXPOSITIONS (plus de 65 lieux depuis 2008). Ses oeuvres, dialogues entre les génocides, questionnent l'indifférence. En représentant l'humain plus fort que l'inhumain, l'artiste veut transmettre un espoir dans l'avenir et rappeler la valeur précieuse de chaque Vie humaine

    Elle appartient à la reserve citoyenne de l’éducation nationale et conçoit des PROJETS SCOLAIRES (projet franco-allemand de créations de"Valises mémoire", de création de masques sur "l'humain-l'inhumain"  et interventions avec témoins et portraits peints). Elle a monté des VIDEOS d'interviews de témoins où elle lie art, histoire et témoignage direct.

Son livre "Témoigner de ces vies-Peindre la mémoire" a été publié aux Editions du Signe.

 

FRANCINE MAYRANnée après la deuxième guerre mondiale, a monté des expositions de peinture et de sculptures depuis 1999. Son travail artistique de mémoire de la Shoah se développe parallèlement depuis 2008. Comme le peintre Samuel Back, elle écrit "ce n'est pas moi qui ai choisi l'Holocauste, c'est plutot l'Holocauste qui m'a choisie pour être l'un de ses porteurs de témoignages.Elle pense que la peinture s’est imposée à elle comme pour servir à la transmission d’un intransmissible, celui du génocide d’hommes, de femmes et d’enfants dont le seul crime était d’être juifs ou tsiganes, comme celui d’autres d’avoir été arméniens en 1915, cambodgien en 1975 ou encore tutsi au Rwanda en 1994.

 

SON OBJECTIF est de connecter des photos,  traces objectives du passé, pour les relier par une création personnelle comme dans un lien de descendance pour que ces images restent et vivent et qu'elles deviennent des instants du présent.

Elle tente de faire voir ce qu'on a voulu sans témoin et de montrer le regard des absents. Elle essaie comme un passeur de mémoire de prendre le relais des derniers témoins directs qui peu à peu s'éteignent. Comme l'exprime l'artiste: "Dire, écrire, peindre et sculpter sont des petits cailloux sur la tombe des morts, des paroles de soutien aux survivants pour leur permettre de lâcher leur fardeau et transmettre leur message.

Ses créations se veulent être aussi écho d'autres mémoires, celle des victimes tsiganes, celle des homosexuels, celle des résistants déportés pour leurs idées ou encore celle des handicapés.

 

SES TOILES sont enchevêtrées de taches, de coulures, de giclures, d'éclaboussures et sont sculptées, gravées dans de multiples strates.

Des paysages ou l'imminence d'un drame.

Des foules anonymes emportées sous les yeux de témoins passifs, vers un destin inacceptable.

Chaque drame individuel derrière le drame collectif.

Des chiffres symbolisant les traces indélébiles de la déshumanisation des hommes.

Des portraits sur béton, des morts, des survivants et des descendants, qui renvoient aux absents.

Des pigments qui se fondent, une angoisse qui transpire, des silences et des mots à mi-voix qui se font cris.

Partout des traces, empreintes d'un  passé et d'une mémoire traumatique, qui imprègnent notre monde, nos peuples, notre Histoire.

 

SES CÉRAMIQUES vibrantes portent les empreintes d'un indicible passé et posent la question du difficile retour à la vie pour les survivants.

 

SES ÉCRITS tentent de redonner la parole à ceux qui ne sont plus, pour  les rendre à nouveau présents face à nous,  nous demandant de ne plus jamais fermer les yeux, de ne plus permettre qu'un drame puisse se dérouler près ou loin de nous par notre indifférence.

 

ELLE A COLLABORE EN TANT QU'EXPERT AU CONSEIL DE L'EUROPE

 

Elle a élaboré des projets pédagogiques avec le Conseil de l'Europe dans des colloques pour enseignants européens, et est intervenue dans des colloques européens. Elle a réalisé des peintures pour des documents pédagogiques mis à la disposition des enseignants européens.

 

Elle a élaboré des projets pédagogiques avec le Conseil de l'Europe afin que l'art et non plus uniquement l’histoire, puisse servir à interpeller les jeunes, à les rendre sensibles à la capacité de barbarie de l’homme civilisé, au danger de la négation de l’homme et du reniement de l'humanité et leur rappelle la dimension humaine de l’Holocauste pour qu'ils perpétuent à leur tour la transmission.

 

Elle a illustré un document pédagogique sur les  groupes de victimes du nazisme que Régis Schlagdenhauffen a rédigé pour  le Conseil de l’Europe, dans le cadre du programme « Transmission de l’holocauste et des crimes contre l’humanité ». C’est un polyptique de 9 toiles, réunies comme en une seule œuvre intitulé « tous, victimes de l’innommable », 9 toiles unies par des lignes de barbelés et des suites de chiffres associant toutes les mémoires (des handicappés, des Juifs, des Tsiganes, des homosexuels, des Témoins de Jéhovah, des Polonais et des Slaves) avec leurs spécificités propres.

 

Elle a participé au CD-ROM  des actes du colloque 2013 « Musique et camp » du Conseil de l’Europe,  avec 6 nouveaux portraits à l’huile de musiciens des orchestre d’Auschwitz, esclaves au service de la mort, mais qui à la musique doivent leur survie et le portrait de Jap van Mesdaag, trompettiste, rescapé des camps et qui fut présent comme témoin direct au Conseil de l'Europe.

 

TRANSMETTRE LA SHOAH

Témoigner et transmettre, pour une continuité du présent avec le passé et avec les générations futures. Mettre le passé au service du présent, « comme la mémoire - et l’oubli - doivent se mettre au service de la justice. » comme le dit Tzvetan Todorov.

 

Ce passé continue à accompagner le présent. Les survivants sont à coté de nous avec leur silence et leurs non-dits, leurs douleurs et leurs conséquences sur les descendants. Nous sommes tous descendants de cette période barbare. Nous sommes tous marqués d’avoir réalisé la capacité  de barbarie de l’homme civilisé. Comme l’écrit Sam Braun : « C’est donc au nom de toutes les morts injustes, au nom de toutes les victimes des génocides commis dans l’histoire du monde, que nous, les témoins, puis ceux qui nous succèderont, doivent et devront s’exprimer, afin de participer à la construction de l’avenir

 

Ne pas se remémorer c’est donner la victoire aux assassins, c’est enterrer nous même notre histoire et tous ceux qui sont morts dans les camps, sans sépulture. « Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le répéter » disait le philosophe George Santayana.

 

Mais la mémoire de la tragédie ne doit pas disparaître avec l’individu qui en porte les marques. Il faut des porteurs de mémoire, pour transmettre un espoir en l’avenir, un espoir en un homme meilleur, qui empêche la haine, qui s’enrichit des différences, pour dominer le mal,

 

Dire, écrire, peindre, sont des petits cailloux sur la tombe des morts, des paroles de soutien aux survivants pour leur permettre de lâcher leur fardeau de culpabilité, de responsabilité.

 

Nous continuerons à transmettre pour que vous n’ayez pas survécu pour rien. Nous prolongerons vos paroles, ce devoir de mémoire, pour rendre cette blessure de l'humanité inoubliable, pour la maintenir présente en chacun comme un souvenir ressenti. Nous perpétuerons la transmission. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que le monde n’oublie pas et ne permette plus que la haine de l’autre nous gagne. 

 

Transmettre le souvenir, la mémoire du génocide et des morts, mais aussi transmettre la valeur de toute vie, la valeur de la vie.

 

 

SES CRÉATIONS CONSTRUISENT DEPUIS 2008, UN CHEMIN EUROPÉEN  DE MÉMOIRE, reliant lieux de mémoire, lieu d'histoire et lieux tournés vers l'avenir. 

- En FRANCE, à Paris, à Metz, au Mémorial du Camp de Royallieu de Compiègne, Alençon, Longwy, Saverne, Thann, au Camp  du Struthofà Verdun au Centre Mondial de la Paix, à Montauban,Lyon-Decines, à Strasbourg au Conseil Régional d'Alsace, dans des églises, à la Foire Internationale d'Art Contemporain ST'ART de Strasbourg, au Mémorial d'Alsace-Moselle, à Paris au Cercle Bernard Lazare, au café des psaumes de l'OSE.

Au CONSEIL DE l'EUROPE, pour le 70ème anniversaire de la liberation des camps, devant l'assemblée parlementaire, pour la 24eme session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux pour l'insertion des Rom, lors de colloques européens ou lors de la 20ème commémoration du génocide des Tutsi. 

- En BELGIQUE, au Fort de Breendonk et à la gare  de Boortmeerbeek.

- En ALLEMAGNEà Karlsruhe et Duisbourg.

- Au LUXEMBOURGau Centre de documentation et de Recherche sur l'Enrolement forcé (CDREF).

- Dans divers symposiums avec le conseil de l'Europe à Strasbourg, en ALBANIE (Tirana), à THESSALONIQUE (à l'Université Aristote de Thessalonique), en BULGARIE (à l'institut français de Sofia avec le Mémorial de la Shoah), en POLOGNE (à l'université Jagelonne de Cracovie dans un séminaire pour enseignants européens organisé par le Conseil de l'Europe et le musée d'Auschwitz), à LONDRES (à Lancaster House lors de la réunion pléniaire de l'IHRA ou International Holocaust remembrance Alliance).

 

 

NOUS VOILA DEPUIS 2015 FACE A DES EVENEMENTS DRAMATIQUES que ce soient la tuerie à à Charlie Hebdo où la liberté d’expression fut bafouée, les massacres et les attentats au Bataclan, à Paris, à Nice, à Bruxelles, à Manchester, Londres…ou ailleurs dans le monde au nom d’un fanatisme aveugle, quand des hommes sont assassinés parce que juifs, parce que chrétiens, ou musulmans pas assez intégristes.

 

On croyait la barbarie d'un autre siècle. On croyait au plus jamais ça ... et la déshumanisation et la barbarie réenvahissent le monde… Notre monde fait à nouveau face au totalitarisme, à la montée des extrémismes, à la montée de l’antisémitisme, du racisme et  à cette stigmatisation de l’étranger, de celui qui n’aurait pas sa place dans l’humanité. A nouveau le racisme s’exprime ouvertement avec la peur de l'autre, du migrant ... Les théories du complot refont surface. Les paroles de haine se libèrent et les replis identitaires se renforcent. Et face à cela, un monde trop souvent à nouveau passif.

 

Comment réveiller les consciences ? Comment préserver l’humanité du monde ?

 

« L’art est un moyen de vaincre la mort »disait Hans Hartung dans un ultime message.

 

"Je veux, par l’art lutter contre cette barbarie qui déferle à nouveau, en prônant la valeur de l'humain, la richesse de l'Autre et de ses différences et en rappelant la valeur unique de chaque homme." dit-elle